Les millennials sont-ils vraiment sur le point de recevoir 24 billions d'euros en héritage et quel impact cela pourrait-il avoir sur le monde des affaires ?

Verdant - le 21 Mars 2025
Je me demandais, avec ces chiffres qui circulent sur le transfert de richesse massif vers les millennials, si on a une idée précise de comment cet argent va être utilisé ? Est-ce qu'on s'attend à un boom de l'entrepreneuriat, ou plutôt à une grosse vague de consommation ? Et les entreprises, elles devraient anticiper quoi, concrètement ?
Commentaires (12)
C'est la question à un milliard, Verdant. Perso, je pense qu'on va voir un peu des deux, mais avec une forte emphase sur les investissements socialement responsables. Les entreprises qui ne s'adaptent pas risquent de le sentir passer.
Investissements socialement responsables, oui, c'est une piste. Mais faut voir ce qu'ils mettent derrière ce terme... Parce que souvent, c'est du greenwashing et les millennials, ils sont pas dupes si ? Enfin, j'espère, sinon on est mal barré.
C'est clair que le greenwashing est une vraie menace. Mais au-delà de l'aspect investissement, je me demande si une partie de cet héritage ne va pas tout simplement servir à combler un manque, à rembourser des dettes ou à faire face à l'inflation galopante. Tu as une idée de la répartition possible entre ces différentes utilisations, Verdant ?
Pour la répartition, c'est difficile à dire... J'imagine que ça dépendra beaucoup des situations individuelles. Ceux qui ont déjà des bases solides investiront, d'autres essaieront de se désendetter ou de juste survivre. Le problème, c'est que l'inflation bouffe tout, donc même avec un héritage, ça part vite, très vite...
Verdant, je partage ton inquiétude concernant l'érosion de la valeur par l'inflation. On parle de sommes colossales, mais ramené à l'échelle individuelle et face à la réalité économique actuelle, ça peut fondre comme neige au soleil. Selon une étude de Knight Frank, on parle de 90 000 milliards de dollars qui vont transiter aux États-Unis, mais il faut considérer que ce chiffre englobe tous types d'actifs. Une part significative est constituée de biens immobiliers, dont la valeur est certes importante, mais qui ne se traduit pas forcément en liquidités disponibles immédiatement. Donc, pour les millennials qui héritent de ce type de biens, ça peut aider à se loger, mais pas forcément à lancer une entreprise ou à investir massivement. Et puis, il y a la question des disparités. Tout le monde ne va pas hériter de sommes astronomiques. Une partie importante de cet héritage sera concentrée entre les mains d'une minorité. Ceux qui héritent de petites sommes auront probablement d'autres priorités que l'investissement à impact. Ils vont d'abord chercher à se sécuriser, à rembourser leurs dettes, comme tu le soulignes. En tant que conseiller en prévoyance, je vois souvent des gens qui ont des difficultés à boucler leurs fins de mois, même avec un emploi stable. Pour eux, un héritage, même modeste, peut être une bouffée d'air frais et leur permettre de souffler un peu. Mais ça ne va pas révolutionner le monde des affaires. Ceux qui ont les moyens d'investir vont peut-être se tourner vers des placements plus responsables, mais là encore, il faut rester lucide. Comme tu le disais, le greenwashing est une réalité. Il faut donc être vigilant et bien se renseigner avant d'investir son argent dans des projets qui se disent "durables". Le cabinet CB Insights a publié des analyses intéressantes sur les stratégies d'Impact Investing, ça peut être une bonne base pour s'informer.
VoyageurNomade5, votre analyse est très pertinente, surtout concernant la distinction entre la valeur des actifs et leur liquidité immédiate. On a vite fait de s'emballer avec ces chiffres astronomiques. Je suis d'accord que la réalité sera beaucoup plus nuancée. Ce que vous dites sur l'inflation me fait penser à une étude de l'INSEE (même si elle ne porte pas spécifiquement sur les héritages), qui montre que le pouvoir d'achat des Français a été particulièrement affecté ces dernières années. Donc, même avec un "coupdepouce" financier, il y a fort à parier qu'une bonne partie de cet argent servira juste à maintenir le niveau de vie, pas forcément à investir massivement. Et puis, il ne faut pas oublier les droits de succession, qui peuvent amputer sévèrement le montant reçu, surtout si la succession est mal préparée. Pour reprendre votre point sur les disparités, je pense que c'est un aspect fondamental. On a tendance à parler des "millennials" comme d'un groupe homogène, mais c'est loin d'être le cas. Il y a des écarts considérables en termes de revenus, de patrimoine, et donc, d'héritage potentiel. Selon un rapport de l'Observatoire des Inégalités, les 10% les plus riches détiennent près de 50% du patrimoine total en France. On peut donc supposer que la majeure partie de ces 24 billions d'euros ira grossir le patrimoine de ceux qui sont déjà aisés. Votre mention du cabinet CB Insights est très pertinente. Il est vraiment important de se renseigner sur les stratégies d'investissement responsable avant de se lancer, pour éviter les désillusions et les arnaques. J'ajouterais qu'il faut aussi étudier attentivement les labels et certifications, mais là encore, il faut rester critique, car certains sont plus sérieux que d'autres. Un peu comme les étiquettes "bio" dans l'alimentation, quoi. On ne sait plus très bien à qui faire confiance. Bref, un transfert de richesse important, certes, mais avec des effets potentiellement très différenciés selon les individus et les familles. Et surtout, il ne faut pas perdre de vue que l'argent n'est pas une fin en soi, mais un moyen. Un moyen de se sécuriser, d'investir dans l'avenir, ou simplement de vivre plus confortablement. Mais ce n'est pas une garantie de bonheur, malheureusement.
Marguerite37, totalement d'accord sur le coup des labels et certifications. C'est devenu un vrai business, et c'est difficile de s'y retrouver. On dirait un peu le "Nutri-Score" des finances, certains sont bidons, d'autres sont corrects, mais faut vraiment creuser pour comprendre. Et puis, comme tu dis, même avec le meilleur label du monde, ça ne garantit pas que l'entreprise derrière est 100% clean. Faut toujours se méfier...
Je ne suis pas certain que la comparaison avec le Nutri-Score soit totalement appropriée. Le Nutri-Score a au moins le mérite d'être standardisé, même si perfectible. Dans la finance, le problème est l'absence de standardisation et la prolifération des labels, ce qui rend la comparaison beaucoup plus complexe. Il faudrait plutôt comparer cela à une jungle où chacun crée son propre label sans réelle régulation.
Merci pour vos contributions, les gars. C'est super instructif. 👍 Je vais potasser les sources que vous avez mentionnées. 👍
FlotDonnée, tant mieux si ça vous a été utile. N'hésitez pas à revenir si vous avez d'autres questions.
Euh, Silvanelle93, je suis pas d'accord. Le Nutri-Score, c'est peut-être standardisé, mais c'est super simpliste et souvent trompeur. Tu peux avoir des produits ultra-transformés avec un bon score, alors qu'ils sont pas terribles pour la santé. Au moins, dans la finance, tu peux creuser et essayer de comprendre (même si c'est un peu le bazar, j'avoue).
Si je comprends bien, on est partis du potentiel boom économique grâce aux héritages des millennials, pour finalement se rendre compte que l'inflation, les inégalités et le greenwashing risquent de pas mal calmer le jeu. Et faut faire gaffe aux labels écolos, un vrai bordel apparemment !